« Aujourd'hui, l'éducation de la sensibilité et du regard est prise en mains par les précepteurs du «toujours plus brutal» de la communication et des jeux vidéo. N'est-il pas opportun de libérer de leur contrainte, comme le fait Veyne, l'appétit du grand, du noble, du délicat, du délicieux, de l'enchanteur, du mystérieux, du souriant, bref de toutes les saveurs civilisées et civilisatrices dont les peintres italiens ont répandu et répandent toujours sur le monde leur corne d'abondance?
La jubilation est par trop refoulée ou dupée parmi nous. On regarde avec condescendance les visiteurs japonais du Louvre se pressant devant La Joconde. Ils saluent d'autant plus dévotement le sourire d'éveillée flottant sur ses lèvres, sur fond du paysage cosmique, qu'il leur rappelle, inconsciemment ou non, celui des bouddhas de Nara ou de Nikko. Cela vaut bien les extases préfabriquées devant les gribouillis pseudo-rimbaldiens du charmant Basquiat. Les génies inventent des lieux communs inépuisables. Le propre des demi-habiles est de se donner un mal fou pour s'en écarter et aller s'ébrouer en foule dans les plus plats poncifs. »
Comprenne qui voudra.
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