mardi 8 mars 2011

Journée internationale de la femme



Aujourd’hui, c’est la Journée internationale de la femme, et, comme chaque année depuis que je vis au Japon, je suis surpris qu’on n’en parle quasiment pas ici.

En France aussi, comme on peut le lire dans un éditorial du Monde (Entreprise, administration : où sont les femmes ?), « le bilan n'est pas brillant ».

Comme je n’arrive pas à créer un lien vers cet article, le voici en entier:

"Détestable 8 mars ! Que les hommes, agacés depuis longtemps par le pensum de cette Journée internationale des femmes, se rassurent : personne ne hait plus la journée du 8 mars que celles qu'elle est supposée fêter. Conçu pour promouvoir le rôle des femmes dans la société, le 8 mars vient, en réalité, nous rappeler chaque année le chemin qui reste à parcourir pour atteindre l'égalité des sexes.
En France, le bilan n'est pas brillant. Ce 8 mars 2011 marque même une régression dans la participation des femmes aux responsabilités dans la vie publique, au point que l'idée des quotas, déjà préconisés dans les conseils d'administration des grandes entreprises, fait maintenant son chemin dans la haute fonction publique. La députée UMP Françoise Guégot a remis, lundi 7 mars, un rapport en ce sens au président de la République. Aux grands maux les grands remèdes : en dépit de la présence massive des femmes (60 %) parmi les fonctionnaires, 80 % des postes de direction restent réservés aux costumes-cravates.
Il faut agir. Au moment où, avec un retard immense, les élites françaises commencent enfin à comprendre la nécessité de s'ouvrir aux cercles issus de l'immigration, rien ne peut justifier que la moitié de la population, les femmes, soit ainsi tenue à distance. Honnis dans la culture française, les quotas ne sont pas plus appréciés des femmes que des hommes, mais le temps des appels au bon sens est passé. Des mesures contraignantes s'imposent, même si, malgré la loi, la parité en politique n'est toujours pas respectée. L'expérience prouve que le symbole de la femme-exception ne suffit plus : la masse critique est essentielle. Lorsqu'une femme est seule, entourée de onze ou quinze hommes dans une instance dirigeante, elle ne peut rien changer. Lorsqu'elles sont trois, quatre, cinq, la dynamique de la diversité s'enclenche. C'est là que se trouve le facteur de changement. En permettant un renouvellement des élites, ce changement bénéficiera à tous.
Et dans les médias ? Le plafond de verre résiste aussi bien. Les femmes dirigeantes restent l'exception, et les patrons de presse continuent de déjeuner entre hommes. Pire, consciemment ou non, les journalistes - y compris les femmes - donnent davantage la parole aux hommes qu'aux femmes. Le Monde s'en est inquiété : une étude menée par nos soins sur notre propre journal, en janvier 2010, a révélé que 83 % des sources citées dans nos colonnes étaient des hommes.
Alors, ce 8 mars, nous avons tenté une opération "parité des sources" et encouragé les journalistes à rechercher, à compétences égales, des sources féminines. Elles existent mais, pour des raisons bien connues des sociologues, sont moins enclines à se mettre en avant et restent trop souvent ignorées des médias. Un examen attentif de nos pages et de notre site révélera sans doute un résultat imparfait. Nous poursuivrons donc l'effort au-delà du 8 mars, de manière volontariste."

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